La grève de la totalité des enseignantes le jeudi 4 avril 2019, à la suite de la manifestation du samedi 30 mars vise à protester contre la loi pour une école de la confiance préparée par M. Blanquer.
La FCPE 92 a adressé, le 11 mars, un communiqué aux sénateurs et aux députés, pour que le service public d’éducation dispose des moyens nécessaires afin que l’Ecole soit laïque, inclusive et solidaire, pour tous.
La FCPE 92 demandait alors aux représentants de la Nation, d’infléchir les articles de la loi portant atteinte à l’Ecole publique et au parcours scolaire des jeunes.
La loi Blanquer dite « pour une école de la confiance » c’est :
- l’instruction obligatoire à 3 ans qui aura pour principale conséquence d’obliger les mairies à participer aux frais de scolarité des élèves de maternelle des écoles privées. C’est un beau cadeau de l’Etat à l’enseignement privé. Pour rappel, cette “obligation” n’implique pas nécessairement la fréquentation de l’école, les enfants pouvant être instruits à la maison ; la scolarisation à l’école étant en revanche déjà une obligation pour la collectivité dès que la famille en fait la demande.
- L’officialisation d’une école à plusieurs vitesses :
- les établissements des savoirs fondamentaux pour les uns, motivés par des considérations managériales plus que pédagogiques : le regroupement décidé par le Préfet d’écoles et de collège d’un bassin, est-ce la fin des directeurs d’école remplacés par des principaux adjoints de collège et la fin des écoles de secteur ? Demandons des moyens plus importants pour créer un nombre de postes suffisants pour l’école !
- la création des EPLEI pour les autres (établissements publics locaux d'
enseignement international). A Courbevoie un groupe scolaire –école-collège-lycée- réservé aux enfants du personnel de la Banque centrale Européenne.
- La généralisation des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) : l’inclusion à moindre coût au détriment des besoins réels des élèves. Vers la fin des AESH individuels (accompagnant d'élèves en situation de handicap) au profit d’affectations collectives pour en réduire le nombre.
- La réforme de la formation des enseignants : renoncement et précarisation. Des étudiants de licence et de master 1ère année pourront se voir confier des élèves pour 8 heures de cours par semaine — un tiers du service d’un enseignant à temps plein — dans les établissements primaires et secondaires et y effectuer des remplacements. Trois stagiaires moins bien payés, en cours de formation, remplaceraient un poste de professeur.
- La composition des Conseils départementaux de l’Education nationale laissée au bon vouloir du ministre : la communauté éducative mise au pas, voire exclue des instances. Un changement de composition des CDEN, instance à laquelle participent les fédérations de parents d’élèves, est annoncé et ses missions seront revues.
- La suppression du CNESCO : la fin d’une évaluation indépendante. Le CNESCO est composé de scientifiques issus de champs disciplinaires variés, de parlementaires ainsi que de membres du Conseil économique, social et environnemental, nommés pour 6 ans. Il mène une évaluation scientifique et participative du système scolaire afin d’éclairer les divers acteurs de l’école et le grand public. Il met à disposition son expertise sur les méthodologies d’évaluation. Enfin, il promeut une culture d’évaluation en direction des professionnels de l’éducation et du grand public. Le Ministre remplace cette structure indépendante par un Conseil d’évaluation de l’école (CEE) dépendant du ministre.
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